"Les mathématiques nous disent que, dans un monde fini, toute consommation de ressources non renouvelables tendra (en moyenne) vers zéro avec le temps, que cela nous plaise ou non ! Il n’y a pas non plus d’idéologie dans cette conclusion, simplement l’application d’un théorème simple, qui indique que si une fonction est positive et continue (donc intégrable), et que son intégrale est bornée, alors la moyenne sur un intervalle non nul ne peut que tendre vers zéro à l’infini (ce théorème se démontre facilement par l’absurde).
Toute consommation de ressources non renouvelables satisfait aux hypothèses : la consommation est une fonction positive (nous ne pouvons pas restituer du pétrole à la terre, ou faire apparaître du minerai de cuivre d’un coup de baguette magique !), et la consommation cumulée (c’est-à-dire son intégrale) est bornée (sa valeur maximale est celle du stock initial). Dès lors, la moyenne sur une année d’une telle consommation ne peut que tendre vers zéro à l’infini. En d’autres termes, pour toute consommation de ressources non renouvelables, nous n’avons le choix qu’entre provoquer nous-mêmes la décroissance pour disposer, certes à un niveau réduit, de la ressource le plus longtemps possible, ou attendre que la décroissance survienne toute seule."
J.M. Jancovici à propos du rapport Meadows et al.